4 novembre 2014

Parlons séduction …

Qu’est-ce que la com sinon une vaste entreprise de séduction ? On a un produit ou un service et tous les supports de communication que l’on pourra imaginer auront pour seul but : attirer les clients et leur donner envie (de nous). J’appelle ça de la séduction. Et si on se met à envisager la communication sous cet angle, la plaquette 4 pages format A4 manque peut-être un peu de sex-appeal, non ? Communiquer commence donc par une leçon de séduction…

 

Pour bien séduire, il faut d’abord bien se connaître

Évidemment, on peut tomber dans les clichés du prince charmant ou du produit pas cher et hyper efficace, mais c’est tellement vu que les clients potentiels auront tendance à se méfier. Et puis surtout, vous êtes plus que ça ! Chaque entreprise, chaque marque, a une histoire, un ADN, ses particularités, ses spécificités. Les consultants en conduite du changement n’ont de cesse de vous le dire ! Apple ne ressemble pas à HP, ni Evian à Volvic. Et c’est pareil pour Jean Dujardin et Joey Starr ! Au-delà de l’emballage et avant même qu’ils ne se mettent à vous offrir un verre, la proposition n’est pas la même. Ça tient à ce qu’ils sont (ça marche pour les hommes, les femmes, les marques, les entreprises BtoB, etc.). Et quand on se connaît bien, il est beaucoup plus simple de se présenter sous son meilleur angle ou son plus beau profil.

C’est le premier boulot à faire en interne. Chez Ecriveron, nous prenons (autant que faire se peut) le temps de bien comprendre qui sont nos clients pour choisir les mots qui leur ressemblent. C’est un peu l’histoire de Cyrano et de Christian : les mots que le Gascon au nez proéminent choisit séduisent la belle Roxanne parce qu’ils sont les siens ! Alors que le pauvre Christian n’a que son bel emballage pour emballer… (vous noterez l’allitération).

Sortir ses atouts au bon moment

Une fois que l’on sait vraiment qui l’on est et ce que l’on propose, on peut alors choisir comment se dévoiler… Lorsque l’on rencontre quelqu’un que l’on veut séduire, on ne commence évidemment pas par lui parler de ses petits défauts. On fait attention à sa tenue vestimentaire, à la quantité de parfum que l’on se met et on prend garde à ce que l’on dit. Mais tout l’art de la séduction consiste à se présenter honnêtement (mentir sur la marchandise serait source de déception et aurait un effet négatif sur votre image de marque) tout en touchant sa cible à un niveau personnel, j’allais dire, presque intime. Trouver le(s) sujet(s) et le bon angle qui créeront le point de convergence… L’alchimie parfaite ! Car se connaître, c’est essentiel, mais connaître son public et ses attentes, c’est fondamental. Alors seulement, on peut choisir le bon resto, le bon costume, le bon support pour notre communication, le bon style, le bon mot.

Ici, on pourrait faire un petit topo sur l’art de convaincre développé par Aristote et qui repose sur le logos (le discours, l’argument), le pathos (l’émotion, la sensibilité) et l’ethos (la prestance, la réputation de l’orateur). Ne retrouvons-nous pas la recette magique de la séduction dont nous parlons ? Roland Barthes a quelque peu modernisé ces concepts :

  • l’ethos est l’émetteur, l’entreprise, la marque qui communique et qui doit s’appuyer sur son charisme et de sa réputation ;
  • le pathos est le récepteur qui souhaite être touché, ressentir une émotion, se dire que ce produit ou ce service va lui changer quelque chose dans sa vie ;
  • et le logos est le message qu’il convient de correctement argumenter.

La parenthèse intellectuelle se referme pour mieux affirmer qu’en communication (comme en séduction), il ne faut jamais oublier un de ces trois piliers. Les entreprises ont souvent trop tendance à se concentrer sur leur logos ou leur ethos (qui ils sont et ce qu’ils proposent) en oubliant un peu trop le pathos de leur public (pourquoi la cible devrait être intéressée et comment la toucher). C’est aussi souvent le cas en matière de drague, mais c’est un autre problème… 😉

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